Friday, June 30, 2006

Thomas va avoir de la concurence

On me demande souvent pourquoi j'ai choisi d'aller m'enterrer deux mois a Tsukuba (en fait, on me le demande rarement, mais je trouve que ca sonne bien comme intro). La reponse est simple:

Lundi dernier: on m'indique une salle d'escalade au sud de Tsukuba. Le soir meme, je pars enqueter. Il y a bien une salle, et elle est tres prometteuse. Jeudi soir: je me rend donc a 6PM en compagnie de Rob, un des anglais du JSPS a Tsukuba, pour 4H de grimpe. La salle n'est pas si grande, mais elle est hauuute.... 18m sans doute, peut etre 20. Pas si grand? 20m de devers, ca se sent dans les bras.



Et plus important j'y fait la connaissance de Taira et Tetsuro, qui m'emmenent, demain matin a 7H pour une journee d'escalade "out-door". Tip-top. Taila grimpe du 7b (pour ceux qui suivent pas: c'est vraiment un bon grimpeur), Testuro a pas l'air d'etre en reste... Je vais devoir progresser tres vite.

Petites notes sur les performances japonnaises en escalade: on peut rarement generaliser sur un seul entrainement. Malgre tout, le niveau moyen des grimpeurs de Tsukuba m'a reelement impressionner. Pas un qui grimpait moins fort que moi (et encore, c'etait des mamies). Pas une voie en dessous du 6a dans le devers, et c'est visiblement a destination des debutants. Il y a deux voies en 6a, deux en 6b/6c, le reste c'est dans le 7. Tres impressionnant.

Bienvenu chez nous

Voila l'outil indispensable pour venir me rendre visite a Tsukuba.
Utilisez la premiere ligne tant que vous etes tres loin de l'objectif (a l'aeroport par exemple), puis la seconde ligne quand vous etes plus proches (essayer de vous rapprocher au maximum, sinon, ca risque de couter cher en taxi). Enfin, en cas d'echec, la derniere ligne donne les numeros de telephone d'Olivier (dans le meme box que moi), et de la secretaire. Reserves a des cas d'extremes urgence bien sur.

Wednesday, June 28, 2006

Au musee de la nouille (Home-stay -- 3/3)

Samedi, nous avons ete principalement guides par Julia, future guide professionelle, a travers temple et jardin. Chouette journee, pas grand chose de plus a dire (en vrai, visiter un temple au Japon, c'est chouette. En photo-souvenir, je comprend que ca soit moins passionnant).
Dimanche: une fois de plus, Julia est designee pour nous escorter au musee de la Ramen (nouille chinoise japonisee). Chun, l'etudiant-qui-aide-Julia-pour-ses-devoirs, nous pose au musee.
Ensuite, on se debrouille sous la direction de Julia. Celle ci nous depose dans un restaurant. Elle, ce qui l'interesse, c'est de resoudre l'enigme-concours proposee a l'entree du musee (trouver 10 indices dans le musee pour decouvrir l'homme mystere).
Bref, le musee de la nouille, c'est une ville miniature reconstitue. Ambiance unique garantie:

On peut aussi y manger 15 nouilles differentes dans un des nombreux resto:

Une premiere occas aussi de decouvrir le "design" japonais: logos a gogo, je paris qu'Heloise va entamer une collection des son arrivee a l'aeroport.




Le retour est chouette aussi: pour une mome de 10 ans, c'est pas evident de trouver son chemin dans le metro de la peripherie de Tokyo. Une erreur, et on se retrouve a 50km. Et le shema de transport en commun a rien a envier a un plat de spaghetti (ou, pour l'occasion, de ramen). Apres deux petites erreurs, on retrouve la maison. Facile.

Tuesday, June 27, 2006

Home-Stay a Kamakura (2/3) Samedi soir

Ici pas de photo. Soiree typique japonaise en prevision. En fait, sont invites chez nos hotes deux collegues allemands et leurs epouses. Au programme, barbecue sur la terrasse. La soiree ne va pas etre tres typique.
En fait de barbecue, il a plut. Repli a l'interieur. On commence au champagne, celui que j'ai offert, et conseille' de laisser reposer avant de l'ouvrir, "a cause de toutes les secouses du voyage" (et pour pas avoir a y gouter). Rien a faire, ce genre d'excuse bidon ne fonctionne visiblement pas avec quelqu'un qui s'y connait. Suivent alors des fruits de mer (poulpes), accompagnees de brochettes (alleluia!). Et du vin rouge. En ma qualite d'hote francais, je pourrais sans doute echapper au poulpe, mais pas au vin rouge.
Un excellent (tout est relatif) riesling d'Allemagne est debouche pour accompagner le poisson volant au grill qui prolongent les brochettes. Ne pouvant echapper au vin, je l'accompagne avec du poisson (ca permet d'alterner).
Derriere etape d'un repas classique: les hommes se rendent sur le balcon pour une seance wisky-cigare. J'y echappe en restant a table avec les dames, et j'ai le droit a un verre de the en recompense.
Bref, une tres bonne soiree avec un repas que n'importe qui d'autre aurait trouve divin. Mon japonais n'a absolument pas evolue, mais je me suis remis a l'allemand (jusqu'a discute un peu en allemand, et a repondre en anglais aux questions germanophones). Et j'ai appris beaucoup sur le Japon vu de l'exterieur, ou plutot vu par des expatries. C'est deja ca.

Sunday, June 25, 2006

Home-Stay a Kamakura (1/3) vendredi soir

Pourquoi tout faire dans l'ordre, voici le recit de mon week-end passe a Kamakura, entre deux cours de Japonais.

Tout commence vendredi soir (16 juin). Le centre de l'universite de Sokendai qui nous abrite depuis 5 jours fremit d'excitation a l'attente de pres de 100 familles qui doivent nous accueillir pour ce week-end culturel. Nous ne savons rien d'eux, a part leur noms. Mon hotesse s'appele Akiko, mariee a un homme portant un nom hollandais (ou allemand), tout deux parents d'une petite Julia, dix ans. On nous muni de grandes pancartes portant nos numeros d'identification, et nous allons gentillement (mais nerveusement) nous ranger contre un mur dans le hall de reception. Les parents arrivent a 19H. A 19H30 nous ne somme plus que 6... encore une fois, je suis dans le lot de ceux que personne ne veut. J'apprend alors (soulagement je ne serait que dernier ex-aequo) que je partagerai ma famille d'adoption avec un americo-germain, du nom de Jan.
Arrive finalement un jeune japonais, Shun, muni d'une mercedes blanche grand luxe. C'est le professeur particulier de la jeune Julia, detache en urgence pour venir nous chercher. Il n'a pas l'excuse classique de l'itineraire difficile pour justifier son retard, car la voiture (tout conford) est muni d'un ordinateur de bord et d'un gps, capable de guider le plus incapable jusqu'a bon port.

Enfin, nous rejoignons avec armes et bagages notre domicile et Akiko, notre hotesse, nous accueille. La derniere heure de japonais a porte sur les presentations, tres important au Japon. Nous articulons difficilement (moi surtout, car Jan a un an de Japonais derriere lui, et une professeur tres particuliere a la maison en Californie) un "Hashime Mashite", please to meat you. Et la, c'est la stupefaction! Akiko lance un "Julia, komm mal hiere bitte!" a destination de sa fille. Tant pis pour le japonais, j'aurais du ammener mon dictionnaire d'allemand.

Voici Julia, Jan et une amie de Julia, en visite a Kamakura

Walter, le papa, nous rejoint un peu plus tard. Pas de doute, c'est un allemand pur souche, responsable (si j'ai bien compris, mon allemand n'est plus ce qu'il n'a jamais ete) du secteur import de Mercedes-Benz au Japon. La soiree est quand meme tente de japonneries, puisqu'on nous sert du the a table, et que le repas se compose de sushis, tous plus ... surprenant les uns que les autres. Mais aussi tres occidentale: nous parlons beaucoup des chances respectives des equipes allemandes et japonnaise a la coupe du monde.

Tsukuba by day

L'heure au Japon est decalee par rapport a celle de la France. Je ne veux pas bien sur parler du decalage horaire (7H de moins, quand il est 16H34 chez moi, il est 9H34 chez vous, bientot l'heure d'appeler ma Maman). Simplement, ici le soleil se leve a 4H du matin, et se couche a 7H du soir, bien qu'on soit pas loin du Solstice. Pas question donc de flaner dans les rues jusqu'a 10H du soir, si on sort du boulot apres 19H, il faut brancher sa dynamo. D'un autre cote, pour voir le soleil se lever du Fuji-San, faut se lever matin, c'est le cas de le dire (et cela ne cesse de m'inquieter, a l'approche de l'arrivee au Japon d'Heloise et de sa facheuse habitude de se lever avec le soleil).
Bref, tout ca pour dire que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir Tsukuba de jour, mis a part au reveil et sur le (court) trajet me menant au labo. Grace au week-end, c'est chose faite. Les hasards de la meteo aidant, voici donc un court expose sur "Tsukuba sous le soleil".


Tout d'abord: moi. Je suis loge a Sakura-kan, une residence "Ghest-house" situee sur le campus de l'AIST. Sur le plan, c'est pas tres clair ou exactement commence et finit ce campus. Sur le terrain, c'est bien mieux defini, avec une cloture ceinturant l'enceinte, et des portes verrouillees par des codes (que tout le monde connait). En gros, sur le plan, le campus est situe entre les deux rues Minami Odori au sud et Tsuchiura Gakuen au nord. Le reste de la ville tient facilement sur le plan: des rues paralleles a l'americaine, un centre restreint construit autour de la gare, principalement compose de centre commerciaux super modernes. Un point un peu originale, et tres plaisant: une piste cyclable en zone verte, joliement boissee et loin de toutes voitures, parcourt toute la ville du nord au sud, et en particulier rejoint ma residence a la gare centrale: 20min de velo prioritaire, c'est magique!

Beaucoup de parc, pas forcement tres beaux, mais toujours soignes et tres agreables. Des centres commerciaux repartis sur l'ensemble de la ville. Un mur d'escalade agremente le maul sud, le plus gros centre commercial du coin. Et a peu pres au centre du plan, un quartier de rues plus petites abrite de nombreux restaurants et quelques bars.
Bref une ville moderne, propre et bien concue, agreable a vivre et calme... Un modele?

Et bien non bien sur. Ca marche bien sur le papier, mais en verite c'est mortel. D'abord, il y a quand meme quelques mauvais points theoriques. D'abord tout est construit avec les pires materieux possibles: beton, metal pas beau. Ca rouille, ca se degrade ... Pas d'isolation, du coup on pose un peu partout des systemes de climatisation horipilant en plus d'etre moche. Les fils electriques sont a l'air libre (quoique ... moins qu'ailleurs). La ville a l'air en toc, pas faite pour durer.

Ensuite, il n'y a pas de vie. Le seul centre est commercial, laid et inhumain. Les restaurants ressemblent plus a de la nourriture a touriste qu'a une vraie gastronomie nippone, ou meme simplement a des petits coins sympas. Deux bars veritablement accessibles aux etrangers (difficile d'aller partout au Japon quand on n'est visiblement pas japonais, c'est rien de dire que les japonais sont racistes, on est vraiment juge a la tete, meme si c'est jamais fait dans le sens ou on entend normalement le mot raciste. Et quand on parle pas la langue en plus ...). On en a essaye un hier soir. Parait que c'est le plus sympa des deux, mais c'est pas de ceux qui me donnent envie d'y revenir. Tout est calme, comme un dimanche matin alors qu'il est 4H de l'apres-midi un samedi. Pour l'instant, ca me detend. Ceux qui sont la depuis quelques temps disent que ca les depriment. Bref, un chercheur c'est souvent pas tres marrant, une ville de chercheurs, c'est pas la folie tous les soirs.

Enfin, pour finir, tout ceci ne conserne que "Tsukuba City Of Science", construite a l'emplacement d'une des expos universelles de la fin des 80's. Au nord de la ville se trouve l'ancienne Tsukuba. On m'a parle d'une ville fantome, que la nouvelle Tsukuba a completement vide, une serie de maisons delabrees et tombant un peu partout en ruines. Bruuuhhh! Ca donne la chair de poule.

Saturday, June 24, 2006

Photos dispos sur thorim.free.fr/japon. Et nouveau post tres prochainement. Je vous laisse avec de Nipon'Kebab qui me fait rever.

Victoire

Vous savez ce que CA signifie?

Ca veut tout simplement dire que j'ai finalement reussi a remplir ma declaration d'impots par internet. Cela malgre le fait que je sois domicilie au 35 rue des lilas, a Rennes, et que Saint Jacques de la Lande ne soit pas une des communes d'Ile-et-Vilaine.
Vous allez me dire: qu'est ce que ceci fait sur un blog dedie a un sejour au Japon? Mais tout simplement, remplir cette declaration du Japon est un sport difficile, que peu de gens sont capables de pratiquer sans risque.
Je dois ici remercier tout ceux qui m'ont aide a m'imposer a ce niveau de la competition: Sidney et Claire, mes collocataires, pour avoir assurer le transfert de mon courrier, Dad, pour son abonnement free sans qui rien n'eut ete possible, Helia pour sa verification assidue du langage franco-indien, et ma Maman, grace a qui j'ai initie les demarches 2 semaines avant de partir, ce qui a finalement aboutit sur cette victoire fulgurante! Merci a tous.

Friday, June 23, 2006

Maxime a mal au dent

L'Histoire commence il y a deux mois. Francois veut se rendre chez le dentiste pour faire soigner deux caries. Probleme: on est a Tsukuba. Il se rend donc en toute confiance chez le dentiste de l'universite, en se demandant quand meme comment va se passer le remboursement. Mais la n'est pas le coeur du probleme: en entrant chez le dentiste, il apprend que celui ci a fait ses etudes en Allemagne de l'Est (des etudes de quoi? Dentiste, sans doute). Il parvient malgre tout tant bien que mal a soigner la premiere carrie, mais finit par refuser de soigner la seconde: mieux vaut attendre d'etre de retour en France, explique-t-il. Cela laisse presager des capacitees du medecin (un medecin qui a pas confiance en lui! Faut qu'il soit donc vraiment mauvais).

Aujourd'hui c'est au tour de Maxime d'aller se faire soigner. Ca fait 7 mois qu'il a mal, il lui faut vraiment des soins. Courageusement, il decide d'essayer un autre dentiste. Celui ci a fait ses etudes en Russie (mieux ou moins bien?): des etudes de quoi? Veto... Mais Maxime est courageux et il a vraiment mal. Le rendez vous est cet apres-midi. On le sentait un peu stresser quand meme.

Valerie, quand a elle, s'est reveille avec un mal de gorge et 39 de fievre. Trois "medecins" de l'infirmerie de l'Universite se sont penches sur son cas: verdict: 2 boules rouges le matin, une boule bleue le soir. C'est tres marrant de lire la possologie en Japonais, mais ca informe pas beaucoup. Sachant le niveau moyen des dentistes japonais, Valerie doit elle prendre ou non les petites boules rouges? les petites boules bleues? (question a 10pts).


La morale de cette histoire: lavez vous les dents matin et soir avant de venir au Japon. Et si vous n'avez pas de bons medecins a disposition, faites des robots, on peut s'en servir de medecin le jour, et de laveur de carreaux la nuit.

Wednesday, June 21, 2006

Bing Bang bing bang ....

La cloche sonne le bing bang. Puis une voix annonce doucement en japonais

Chers employes, il est 5H. C'est l'heure pour vous de rentrer a la maison. Afin de respecter la politique d'economie de l'energie votee par notre conseil d'administration, n'oubliez pas d'eteindre climatisation, lumieres ou ordinateurs avant de partir. Merci d'etre restes si tard et bonne soiree a vous.

Pour faire bonne mesure, l'annonce est ensuite repetee en anglais. Je me demande si la meme annonce est faite le matin a 8h pour nous souhaiter une bonne journee de travail. C'est gentil, c'est poli, mais ca sert a rien: personne ne bouge, tout le monde s'en contrefiche.

Mon labo est construit tres simplement. On entre par la salle robot. A gauche une armoire permet d'etablir une sorte de "piece a thesards". On m'a explique en arrivant que c'etait pour les etudiants, pas pour moi (cool, je suis plus compte comme thesard! La classe!). Au milieu de la salle trone HRP2, pendu au plafond par les epaules. Il est tres classe.
Dans le fond de la salle, il y a deux ouvertures, donnant acces a gauche a la salle des chefs, a droite a celles des sous-chefs. Ce sont de petits open-spaces, contenant six boxs chacuns. Un box par chef et par sous chef, tout le monde est au meme regime. Et moi dans tout ca? Les posts-doc sont mis dans le box de leur responsable, sur une petite table dans le coin. Un metre lineaire de table, l'Inria ne nous prepare pas bien au monde reel (je suis habitue a 3m de table pour le moins, et une chaise roulante). L'avantage d'etre a cote de son chef, c'est qu'on peut lui poser toutes les questions qu'on veut en temps reel. Le probleme, c'est qu'il faut attendre le depart du-dit chef pour se concentrer sur son blog.
C'est cool l'open-space, ca permet d'entendre ce qui se dit dans le labo. Par exemple, dans le box d'a-cote, on parle de moi (un thesard de Chaumette qui est la pour faire du visual servoing sur le robot

Tuesday, June 20, 2006

Premier post de Tsukuba

Me voila derriere mon pc au labo de Tsukuba. On vient de me presenter une 12aine de personnes. Le seul qui manque, c'est Olivier, avec qui je dois (devrais?) travailler. Il est a l'hopital, sa femme a de graves ennuis de sante. On l'espere Jeudi apres-midi. En attendant, je lis des articles en esperant avoir une idee geniale pour concurencer Thomas. Et j'essaie de pas trop "faire du mail", j'ai pas l'impression que ce soit l'ambiance ici (ou alors apres 22h).
Pour feter mon arrivee a Tsukuba, voici une question a 15 pts: qu'ai-je dans ma poche. Un indice: ca a un rapport avec mon arrivee a Tsukuba. Vous avez le droit a trois essais chacun (sauf Heloise, qui a deja la reponse).

Sunday, June 18, 2006

Cours de Jap

Les sept jours que nous passons dans ce merveilleux centre de Shanon Village ont pour but de nous préparer a notre immersion dans le labo d'accueil (pour ma part, l'AIST de Tsukuba). C'est vrai qu’il est difficile de s'imaginer parachuté au beau milieu de ces sauvages à la peau jaune sans une bonne préparation mentale préalable (on risque de tourner aussi mal que certains Niçois de ma connaissance). Et, parmi cette préparation (longue et douloureuse) le plat de résistance est un apprentissage accéléré de la langue nippone : 12H de cours, répartis sur trois jours, avec Mlle « Please concentrate and memorize ». Mlle Pleacam – pour faire court – ressemble à une institutrice vieille école : robe stricte marron totalement dénuée d’intérêt esthétique mais réussissant malgré tout à ne pas être laide (la meme que dans 8 femmes je pense), coiffure au carrée stricte aussi, sourire sévère ... Son principe de base est l’apprentissage par cœur, sans répétition pour aller plus vite. La première heure de cours consiste à répéter après elle une cinquantaine de phrases clef, en essayant au passage d’en retenir une ou deux. Pour montrer ma bonne volonté, j’ai réussi à en apprendre une que je replace ici texto (j’en suis très fier) :
Hashime Mashime
Watishi wa Mansard Nicolas desu ka
Furansu kawa kimashita
Domo yorushuka ogenishimasu
Je laisse aux amateurs le soin de traduire. La première bonne réponse gagne dix points. Cette phrase est requise pour tout ceux qui me rendront visite.
Fin de la première heure. Mal de crane. Mais c’est la que ca commence sérieusement. Mlle Pleacam a décidé de nous faire apprendre l’alphabet des femmes, le katakana, qui est utilisé pour retranscrire les mots étrangers. Parait que c’est très utile pour commander un menu big mac à MacDo. Pour ceux qui suivent pas, les katakana sont aux nombres de 42 environ, plus les 10 qui s’accentue une fois et les 5 qui s’accentuent deux fois. Ils se ressemblent tous (pas la peine de préciser j’imagine). Et on va les apprendre en une heure (moi qui est mis 5 ans a faire la différence entre le P de Paureau et le T de Tatillon). Pour nous aider, Mlle Pecam nous les montre un par un en les prononcant, suivit d’un dessin pour les illustrer : A for Anchor. U for A Old Woman with a Bag Saying UHHH ! I for Eagle. O for … je sais plus, je suis déjà perdu. Fin de la première série. Mlle Pecam nous les re-montre dans le désordre … O like Old Tree Carried by a Man. Deuxieme série : Tsa like Two Skateboarders. Le like Leg. Après, ca devient n’importe quoi. Tsi like Two Sealermen. Ni like The Ni Character in the Chinese Alphabet. Mou like Mustache. Li like River.
Au final, je suis capable de commander un BigMac : ca se dit Biku !Maku ! Pour le reste, je ferai comme je faisais dans le passé : avec mon doigt, je pointe, c’est universel, même les martiens comprennent.
Je passe sur nos balbutiements en calcul nippons. Je sais maintenant compter jusqu'à un milliard, moyennant de m’y reprendre à trois fois. Par contre, avant de comprendre le prix de la mercedes que je peux acheter avec mon milliard de Yen, il va passer un peu d’eau sous les ponts. C’est dommage, c’est très utile pour négocier un prix quand la caisse enregistreuse est en panne et que le concessionnaire mercedes n’a pas de stylo.
Derniers préparatifs pendant la dernière heure : on apprend comment ne pas choquer nos hotes : ou placer ses chaussures a l’entrée ; les formules de politesse (j’aime beaucoup « veuillez accepter ce misérable cadeau que le pauvre vermisseau que je suis s’est permis de vous apporter ») ; comment placer son futon ; comment fonctionne la douche traditionnelle ; quelle inclinaison adopter lors d’une courbette en fonction de l’age de la personne, de son sexe, de sa position dans la maison … Blablabla.
Je pense pas que tout ca serve a grand-chose. On verra lundi, y a exam. Et ce WE, nos familles passent nous prendre dans 3 heures.

Friday, June 16, 2006

Classique: premiere journee

On peut difficilement eviter les cliché (et c'est pas le but d'un blog de toute maniere). Voici mon arrivé a Narita. Faut d'abord remettre les choses dans leur contexte. Heloise m'avait finalement laissé avec 27kg de bagages en soute. Le voyage avait duré 12h de non-sommeil à cote d'un coreen que les japonais prenaient pour un des leurs, mais qui etait en fait meme pas capable d'expliquer qu'il ne comprenait rien (en japonais ou en anglais). Je recupere donc mes 27 kg (dont 200g de poster), et je rejoint le troupeau des "roller men", les hommes munis de rouleau a poster. Et la, premiere erreur, je decide de ne pas tirer de l'argent, sur les conseils de mes compatriodes. Parait que on va recevoir la bourse en cache des notre arrivée. Et de toutes manieres, j'ai pas besoin d'argent avant de prendre le bus la semaine prochaine, depuis la gare de Tokyo ou je tirerai de l'argent si je n'ai encore rien recu

1) Arrive a l'hotel. On est pas au Hilton, mais c'est pas mal quand meme. Premiere erreur, il faut paye cache 2000Y pour envoyer mon bagage principal dans mon labo d'acceuil a Tsukuba. Ca evitera de se le taper pendant la semaine de formation qui nous attend. Mais les 2000Y je les ai pas. Je vais changer les 25E que Heloise m'a forcer a prendre (merci Lolo) contre 3012Y. Je peux payer la poste. Pour le reste, va falloir de l'imagination. La bourse, je la toucherai a Tsukuba, c'est Yokoi Sensei qui me la donnera en personne lors de mon arrivée au labo (encore un plan foireux).

2) Deuxieme erreur, je me mets entre 3 americaines a table le soir. "Je me mets" est d'ailleurs un peu exageré, c'est le serveur qui me place (je suis trop timide (et pas si bete) pour oser un coup pareil). Or il est bien connu que les americains, et encore plus les americaines, n'aiment pas trop qu'on soit lent a la comprenette. Tant pis pour moi. Une canadienne arrive et me permet, par episode, de sortir la tete de l'eau. Je rejoins vaillament l'equipe franco-allemande en fin de repas, avant de tituber comme les autres vers ma chambre .

3) 8:00PM, au dodo. Mauvaise idee, c'est l'heure de la sieste en France, et ca dure pas longtemps une sieste, meme tres fatigue. 2:00AM, je suis debout en pleine forme. Heureusement, c'est l'heure d'un des plus mauvais match de foot de l'annee. J'aime pas le foot quand Pierre est pas la, j'aime encore moi tout seul, j'aime meme pas tout court, et un mauvais match bien inactif a le pouvoir de m'endomir en moins de 10min. 2:10PM au dodo de nouveau.

4) 20H en France. Mon reveil sonne. Quel cretin celui la. Il est 3:00AM dans ma chambre au Japon. Ce coup ci, c'est plus dur de se rendormir. Plus de match de foot. Pas le courage de lire ...

5) 8:15AM. Mon reveil (japonais) est regle sur 8:15PM. Il ne sonne donc pas.

6) 9:48AM. Un miracle se produit, je me reveille. Comme dans les mauvais films, je m'approche de mon reveil (10cm, plus loin, c'est flou). Ca ressemble a un 9. Je me precipe vers mes lunettes, le poul a 200 : aucun doute, 9h48, mais c'est pas vrai, le bus se barre dans 12min, et (pire!) le petit dej est terminé. En 12min, je remballe mes affaires, un coup de flotte sur les cheveux, et je suis en bas avec les autres. En route pour le campus de Sokendei, pour 7 jours de japonais intensif.

J'ai pas commencé par la *bourde* number one: il faut toujours qu'on oublie quelque chose en france, le plus souvent posé en evidence (dans mon cas a cote de mon bureau). Moi, j'ai choisi d'oublier mon chargeur de portable. Pas mal!

Thursday, June 15, 2006

Preparation au depart


Sale nouvelle: faut se limiter a 20 kg de bagages! C'est dur, c'est a peut pret le poids de la liste des choses a emmener (juste le bout de papier et un peu d'encre). Adieux les 6 degaines, les rollers, la paire de chaussons de rechange. Bonne nouvelle, j'ai pas mon chargeur de portable, c'est toujours 200g de gagné! Adios aussi la moitié des pates offertes pour mon depart. Je garde le confit de magret de canard et les petits saucissons. Je dois aussi abandonner deux livres a Heloise. Trois chemises (les plus belles, celles a fleurs). Et c'est confirmé, les cordes ne rentreront pas dans le sac.
Mes excuses donc a ceux qui ont choisis la terrine de sanglier, mangée avec ma petite soeur sur un banc devant sa salle d'exam. Pour les pates ...

Enfin, me voici enfin, habillé de pieds en caps, pret a prendre l'avion. Dans l'aeroport rodent de droles de gonzes, tous equipés d'un grand rouleau de carton. 10 en tout (en me comptant). J'espere que notre avions ne sera pas detourné en vol. Heloise m'accompagne jusqu'au bout, prete si il le faut a recupérer les 8kg d'excedant que nous avons finalement reussi a nous faire offrir par la JAL. Dans douze heures, je suis au pays du poisson cru...

Faut un premier a tout ...

Bonjour a tous, bienvenu en direct du Japon, plus precisement en direct d'un campus paumé au sud de Tokyo. Bienvenu aussi sur ce blog que je partargerais avec Heloise pour les deux mois qu'elle passera ici.
Il faut un premier article, celui sera bref et informatif, parce que on vient de passer me prendre pour aller a la piscine, et que celle ci ferme dans une heure (en meme temps que le sauna, le monde est mal fait).

Donc, pour aller vite:
- je vais bien
- j'ai pas mon carnet d'adresse sur la partition windows, donc je ne vais pas reussir a faire un odieux mail general pour prevenir tout le monde que ca va. En fait, je ne peux ecrire qu'a ceux qui m'ont envoye un mail depuis mon depart. Transmettez donc mon message, que tout le monde entende parler de moi 3 fois (au moins). En particulier, pensez: a ma Maman (qui m'a pas encore ecrit, c'est une honte); a ma petite cousine fan du Japon et qui ne viendra sans doute pas me rendre visite; a tous les Grenoblois a qui j'ai pas ecrit depuis 3 ans, c'est l'occasion ou jamais; aux differentes mailing liste, celles du ski (nombreuses) ou du hockey; et de la part d'Heloise, a PapaPau ... Tout le monde quoi, je veux (/dois) battre les records d'affluence de Thomas sur son blog singapouréin.
- Je recherche les identifiants msn de tout le monde. Je veux bien donner le mien en echange.
- Si quelqu'un veut corriger mes fautes d'orthographe (et celles d'Heloise, vous verrez elles sont pire), je lui donne les codes du blogs, qu'il ne se gene pas. Sinon, je veux plus en entendre parler.

Sayonara depuis la piscine et le sauna